Les 12 principaux dangers à vélo et comment les éviter
Un cycliste averti en vaut deux. Voici les 12 pièges de la route et des astuces pour faire du vélo sans finir tête dans le guidon !
Qu’il s’agisse d’un court trajet ou d’un long voyage, le vélo est devenu l’un des moyens de transport les plus prisés. C’est le mien au quotidien. Mais comme pour tout autre moyen de transport, il comporte des risques et j’ai connu quelques belles gamelles. Quels sont ces dangers et comment pouvez-vous les éviter ?
Avec l’équipe de Guide Vélo, nous nous sommes penchés sur les dangers auxquels nous avons fait face au fil de nos kilomètres au guidon. Voici la liste des principaux dangers auxquels vous pouvez être confrontés à vélo et nos conseils pratiques pour les éviter.
1. Les portières : ouvrez l’œil… et le bon !
Une voiture stationnée, une portière qui s’ouvre d’un coup et un beau soleil pour le cycliste. C’est l’accident bête qui peut faire beaucoup de dégâts. Surtout, il ne devrait pas avoir lieu. L’article R417-7 du Code de la route précise qu’ouvrir une portière sans anticiper les mouvements des autres usagers est une infraction punie d’une amende de catégorie 1. Si l’ouverture intempestive provoque un accident, que ce soit par le conducteur ou le passager, la responsabilité est supportée à 100% par l’assurance du conducteur.
Pour éviter ce genre d’accident, un peu d’inspiration néerlandaise serait la bienvenue. Chez nos amis bataves, on apprend à ouvrir la portière avec le bras opposé, nous forçant ainsi à nous tourner et à vérifier l’arrivée d’un cycliste. Pour les cyclistes, gardez l’œil ouvert ! Si un véhicule vient de se stationner ou si une portière commence à s’entrouvrir, soyez vigilant. Un petit coup de sonnette peut aussi prévenir d’un danger imminent.
2. Le verglas : glisser, c’est bien… à la patinoire
L’hiver dernier, j’ai eu une belle frayeur. Ma roue avant a dévissé dans un virage. Un changement de revêtement en passant de l’asphalte à des pavés et en quelques secondes, mon visage s’est dangereusement approché de la route. Rien de grave au final. Comment aurais je pu l’éviter ? En ne prenant pas le vélo ce matin-là serait la réponse la plus évidente. J’aurais également pu prendre le virage moins serré et rouler plus doucement.
Globalement, en hiver, méfiez-vous des passages pour piétons et des marquages au sol qui peuvent être glissants. C’est encore plus vrai quand ils sont cachés par la neige. Vous pouvez également chausser des pneus hiver comme en voiture. Avec leur gomme plus tendre et leur profil de crampons adapté, ils adhérent mieux à faible température et sur des routes enneigées. Pour le verglas, il existe même des pneus à clous.
3. L’obscurité : jouer à « Cache-cache » ? Mauvaise idée !
Un cycliste est déjà peu visible en temps normal. Il l’est encore moins quand la luminosité baisse ou qu’il fait nuit. Je suis pourtant frappé du nombre de cyclistes qui roulent sans éclairage et avec une tenue sombre. Pourtant, le Code de la route est on ne peut plus clair sur ce point. Tout cycliste doit se doter d’un éclairage avant (blanc ou jaune) et d’un éclairage arrière (rouge) en état de marche lorsqu’il circule la nuit, ou lorsque la visibilité est mauvaise.
Et ce n’est pas tout : il faut également des catadioptres avant et arrière, ainsi que des dispositifs réfléchissants sur les côtés. Vous croyiez avoir fini ? Détrompez-vous ! Depuis 2016, sortir de la ville à vélo la nuit sans un gilet de haute visibilité homologué, c’est risquer une amende salée de 150 € (dont 35 € forfaitaires) ! Pour ma part, j’ai investi dans un super casque jaune fluo avec éclairage intégré en plus de l’éclairage de mon vélo et des dispositifs réfléchissants.
4. Intersections : le refus de priorité est un jeu dangereux
L’intersection est sans doute l’endroit le plus dangereux pour un cycliste en ville. Les règles sont pourtant claires pour tous les usagers de la route : feu rouge, stop, priorité à droite, passages dédiés, il faut marquer l’arrêt ou s’assurer que l’on peut s’engager en toute sécurité. Cependant, malgré la règle, des automobilistes refusent parfois la priorité. Et face à cela, le cycliste demeure l’usager le plus vulnérable.
Le maître mot ? Prudence. Ayez une visibilité optimale, signalez vos intentions (tendre le bras par exemple ou donner coup de sonnette) et anticipez à l’approche des intersections. Il vaut mieux céder un passage que de risquer un accident. Cela vaut également pour les feux équipés d’un panneau M12 qui autorise parfois le cycliste à passer au rouge. Cela s’apparente à un cédez-le-passage, non à une priorité absolue, et toujours dans la direction spécifiée.
5. La pluie : l’art de pédaler sans déraper
Rouler sous la pluie n’est jamais un plaisir. C’est aussi un risque important pour les cyclistes : visibilité plus faible, pluie dans le visage ou sur les lunettes, route glissante… Si certains préféreront prendre les transports en commun ou la voiture, d’autres comme moi braveront quand même les éléments. Comme pour l’hiver, l’éclairage est primordial : un feu à l’avant, un feu à l’arrière, et pourquoi pas un gilet fluorescent. Ces éléments assureront votre visibilité même à travers le voile d’eau. Les pneus aussi ont leur rôle. Une légère baisse de pression accroît la surface de contact, améliorant ainsi l’adhérence.
Pour les cyclistes, quelques équipement supplémentaires peuvent être particulièrement utiles : un vêtement imperméable pour être au sec, un casque avec visière, voire un porte-parapluie pour garder les mains sur le guidon. En pédalant, adoptez une conduite douce, anticipant les virages, freinages et obstacles. La distance de sécurité avec les autres usagers est plus que jamais essentielle. Après tout, sous la pluie, chaque précaution compte.
6. L’angle mort : cache-cache mortel
En ville, l’un des dangers les plus redoutables est l’angle mort, ces zones invisibles pour le conducteur d’un véhicule de grande taille. Pour un bus ou un camion, cet angle peut s’étendre sur plusieurs mètres autour du véhicule, créant ainsi une zone de risque pour les cyclistes. En tant que cycliste, soyez conscient de cette zone dangereuse et évitez de vous placer à côté ou juste derrière un grand véhicule, surtout aux intersections. En effet, même si vous pouvez voir le conducteur dans son rétroviseur, cela ne garantit pas qu’il vous aperçoit.
De plus, aux feux de signalisation ou lors des virages, il est préférable d’attendre derrière le véhicule plutôt que d’essayer de le dépasser. Pour renforcer votre visibilité, portez des vêtements clairs et réfléchissants et utilisez des lumières clignotantes, même en journée. Finalement, toujours maintenir une distance de sécurité avec ces véhicules vous donnera l’avantage d’anticiper et d’éviter les situations périlleuses liées à l’angle mort.
7. Les graviers : petits mais traîtres, même pour les Gravel
Si les graviers peuvent paraître inoffensifs à première vue voire être un super terrain de jeu pour les VTT ou les Gravel, ils peuvent rapidement devenir un piège pour la plupart des cyclistes. Ces petites pierres, souvent dispersées après des travaux routiers ou naturellement éparpillées sur des chemins moins entretenus, peuvent nous faire perdre l’adhérence, surtout dans les virages.
Le danger est alors double : non seulement une chute peut entraîner des blessures, mais elle peut aussi nous placer dans la trajectoire d’autres véhicules. Graviers en vue ? Réduisez votre vitesse, évitez les freinages brusques et les virages serrés, et gardez votre vélo le plus droit possible.
8. Les écouteurs, téléphones et autres distractions
Tous les jours, je croise des piétons déambulant au rythme de leur playlist favorite. Ils ne réagissent même pas à me coups de sonnette. AirPods ou casque audio dernier cri avec réducteur de bruit sur les oreilles… Ces accessoires offrent une qualité d’écoute exceptionnelle mais coupent aussi du monde. Côté automobilistes, scooters et même cyclistes, la tendance n’est guère mieux. Combien ont le téléphone collé à l’oreille ou à la main avec le haut parleur (la grande mode) ?
Rappelons-le : le téléphone au volant comme au guidon est tout simplement interdit. Pour les cyclistes, cela va même plus loin : à vélo, il est interdit de porter à l’oreille tout dispositif susceptible d’émettre un son (écouteurs, oreillettes ou casque audio). Et pour cause : la route demande 100% de notre attention.
9. Les animaux : chiens, moucherons… et même pigeons
Quiconque fait du vélo a sa propre histoire avec la faune locale. Dans la rédaction, Christophe se fait souvent poursuivre par des chiens lors de ses virées vélo du dimanche matin. Même en laisse, cela peut présenter un danger pour les cyclistes. On a tous avalé – avec grimace – un moucheron ou pris un insecte dans l’oeil. La palme revient à Mael qui s’est pris… un pigeon !
Comment se protéger des animaux à vélo ? Christophe adopte une attitude prudente à l’approche d’un chien et évite de l’effrayer. Sinon, il est prêt à faire chauffer les cuisses pour vite le distancer. Pour les insectes, les lunettes ou une visière sont votre meilleur allié. Quant à Mael, on cherche encore la solution. Un canon effaroucheur électronique monté sur le guidon ?
10. Les équipements défectueux : quand l’usure ne pardonne pas !
Je redoute la pluie à vélo. Non pas à cause de la route glissante mais car je sais que mes freins deviennent beaucoup moins efficaces (foutus patins) et qu’il me faudra plusieurs mètres pour m’arrêter. Je le sais, j’anticipe. Je change aussi régulièrement mes patins de frein et je dégraisse mes jantes pour améliorer le peu d’efficacité que ce système de freinage a. Des freins à disques sont bien plus efficaces, surtout lorsqu’il pleut. Mais eux aussi nécessitent un entretien régulier : dégraisser les disques, purger le liquide ou encore éviter le voilage.
Les pneus usés ou mal gonflés (trop ou pas assez) peuvent éclater sans prévenir ou glisser sur des surfaces humides. Faites un petit contrôle visuel avant chaque sortie : vérifiez la surface de vos pneus, testez la réactivité de vos freins. Investissez dans une pomple à vélo et vérifiez régulièrement la pression de vos pneus. Et n’attendez pas l’accident pour remplacer ce qui est usé.
11. Les rails du tram : le danger de la roue coincée
À Strasbourg ou à Mulhouse, le tramway est un super moyen pour se déplacer quand on est piéton mais c’est un vrai danger à vélo. Lorsqu’il pleut, les pneus glissent sur le métal. Mais pire encore : une roue trop parallèle au rail et c’est la chute. Un cycliste est ainsi décédé l’an dernier à Montpellier, très grièvement blessé à la tête.
Si le casque n’est pas obligatoires pour les cyclistes de plus de 12 ans, la circulation à vélo sur les voies du tramway est par contre souvent interdite par arrêté municipal dans la plupart des villes. Et si vous devez traverser les voies de tram ou de train, l’idéal serait de le faire avec un angle d’attaque de 90 degrés ou à minima au-dessus de 30 degrés comme le recommande une étude très sérieuse de l’université du Tennessee.
12. Le plus grand danger ? Souvent le cycliste lui-même !
On a parlé jusqu’ici des voitures, des piétons, des rails de tramway et même des pigeons. Mais bien souvent, le plus grand danger n’est pas à l’extérieur. C’est le cycliste lui-même. Trop pressé, mal éclairé, pas assez prudent, mal équipé, seul au monde ou encore au téléphone, tous les jours je vois malheureusement trop de cyclistes jouer avec le feu (et pas seulement le rouge). C’est oublier que nous sommes finalement très vulnérables sur notre petit vélo face à des voitures ou à une chute.
Je ne veux pas rentrer dans une guerre de clans. Nous sommes tous un jour piéton, cycliste ou automobiliste. La sécurité est l’affaire de tous les usagers de la route. À défaut de respecter scrupuleusement le code de la route, nous pouvons au moins grandement limiter ces risques avec un peu de bon sens, de courtoisie, de vigilance et une dose d’humilité.
Les pouvoirs publics ont également un rôle important à jouer pour renforcer la sécurité sur la route pour tous les usagers. Cela passe par l’aménagement d’une vraie infrastructure cyclable sécurisée et correctement matérialisée comme aux Pays-Bas ou au Danemark. Les pistes cyclables peintes sur la route ou sur le trottoir ne comptent pas ! Cela passe aussi par beaucoup de pédagogie pour tous en s’inspirant des néerlandais. Enfin, et je ne vais pas me faire des amis 😬, des opérations de contrôle ne feraient pas de mal pour sensibiliser les cyclistes et rappeler les règles. Prenez soin de vous !
- 1. Les portières : ouvrez l’œil… et le bon !
- 2. Le verglas : glisser, c’est bien… à la patinoire
- 3. L’obscurité : jouer à « Cache-cache » ? Mauvaise idée !
- 4. Intersections : le refus de priorité est un jeu dangereux
- 5. La pluie : l’art de pédaler sans déraper
- 6. L’angle mort : cache-cache mortel
- 7. Les graviers : petits mais traîtres, même pour les Gravel
- 8. Les écouteurs, téléphones et autres distractions
- 9. Les animaux : chiens, moucherons… et même pigeons
- 10. Les équipements défectueux : quand l’usure ne pardonne pas !
- 11. Les rails du tram : le danger de la roue coincée
- 12. Le plus grand danger ? Souvent le cycliste lui-même !