Nilman : ce fabricant alsacien qui veut sauver son rêve de vélos carbone français
Face à un vol qui menace son avenir, Nilman, marque de vélo alsacienne fondée par Nils Mangold, appelle à la solidarité pour sauver son projet unique.
Il voulait redonner le plaisir de pédaler, avec un vélo simple, efficace et vraiment fait en France. Mais le vol de ses vélos en marge du salon du Made in France le 8 novembre dernier met en péril tout son projet. Pour Nils Mangold, ancien coureur cycliste et fondateur de cette entreprise alsacienne, abandonner n’est pas une option. Aujourd’hui, il fait appel à la solidarité pour sauver son rêve et défendre un savoir-faire local unique.
Le rêve d’un ancien coureur cycliste
Nils Mangold n’a jamais quitté le monde du vélo. Ancien coureur cycliste en pignon fixe, il a notamment terminé 11ᵉ des Championnats du Monde de la discipline en 2022. Après des années à vivre l’intensité des compétitions, il s’est lancé un défi audacieux : concevoir des vélos en carbone vraiment fabriqués en France. Un pari ambitieux dans une industrie du cycle largement dominée par des productions asiatiques. Pour lui, le vélo devait retrouver sa simplicité et son efficacité, tout en incarnant un savoir-faire local.
Avec Nilman, il ne s’agit pas simplement de produire des vélos, mais de valoriser une manière de pédaler : légère, performante et respectueuse de l’environnement. Chaque cadre, chaque composant, chaque innovation repose sur des choix techniques et éthiques, comme le processus mousse N-OSF, conçu pour améliorer à la fois la robustesse et le confort des cadres tout en limitant leur impact écologique.
En plaçant l’Alsace au cœur de son projet, Nils a voulu prouver qu’il est possible de produire localement et de créer des emplois dans une région où l’industrie est en constante mutation.
Nilman : des vélos français prometteurs
Fondée en 2022, Nilman s’est rapidement démarquée avec ses vélos en carbone vraiment « made in France ». Dessinés et conçus par Nils Mangold, fort de son expérience auprès des équipes techniques de la Team Look, ces vélos se distinguent aussi par leur transmission à courroie, plus propre, plus silencieuse et nécessitant moins d’entretien qu’une chaîne classique.
Un cadre unique, trois déclinaisons : l’Urbain, le Gravel et l’Électrique. Ce dernier, avec moins de 12 kg, s’annonce comme l’un des vélos électriques les plus légers du marché. Mais avant d’être électrique, il reste avant tout un vélo : léger et agréable à piloter, même une fois l’assistance coupée.
Lors de l’Expo du Vélo à Strasbourg en septembre dernier, les modèles de pré-série avaient fait forte impression. « Le design plaît beaucoup, l’histoire et les caractéristiques techniques aussi », confiait Nils. Quelques semaines plus tard, le salon Made in France devait concrétiser cet engouement en commandes décisives pour le développement de l’entreprise alsacienne après deux années de R&D.
Le vol qui a tout bouleversé
« On avait de nombreux rendez-vous prévus avec des médias, des partenaires et de potentiels clients. On tablait sur une dizaine de ventes durant le salon », confie Nils Mangold. Mais à la veille de l’événement, tout s’est écroulé.
Les quatre modèles de pré-série, soigneusement transportés pour être exposés, ont été volés à proximité du salon. Ces vélos représentaient bien plus que des prototypes : deux ans de travail, d’investissements et de sacrifices personnels. Leur disparition met tout le projet en péril.
L’assurance ne couvrira pas le vol. Le préjudice est estimé à 80 000 €, une somme que l’entreprise, encore fragile, ne peut absorber. « On comptait sur ces ventes pour tenir la trésorerie. Aujourd’hui, on n’a même plus les moyens de refabriquer les vélos« , explique Nils, visiblement éprouvé. Sans vélos, aucune rentrée d’argent n’est possible, et les charges continuent de s’accumuler.
Le coup est rude, mais la menace est encore plus grande : les trois emplois créés par Nilman sont désormais en danger. Pour éviter l’arrêt définitif du projet, Nils doit trouver entre 30 000 et 40 000 € rapidement.
« C’est une épreuve terrible, mais je refuse d’abandonner », assure-t-il. Aujourd’hui, il fait appel à la solidarité de tous pour surmonter cette crise et sauver une aventure qui incarne le savoir-faire local et l’innovation française.
Une cagnotte pour relancer la machine
Nilman vient de lancer une campagne de financement participatif sur Ulule. L’objectif : réunir un minimum de 30 000 € pour refabriquer les vélos volés, couvrir les charges fixes des prochains mois, et préserver les trois emplois actuels.
Les contributeurs pourront choisir parmi différents paliers de soutien, avec des contreparties qui reflètent l’esprit et les valeurs de la marque :
- Un bidon de vélo ou un t-shirt Nilman, tous deux fabriqués en France
- Une paire de roues en carbone ou un stage d’initiation au vélo sur piste pour les passionnés
- Une visite des ateliers de fabrication pour les plus curieux
- Et pour les plus engagés, la précommande exclusive d’un des futurs vélos Nilman avec une remise de 20%
Les dons libres, sans contrepartie, sont également possibles pour ceux qui souhaitent simplement soutenir la marque et la vision qu’elle porte. « C’est plus qu’un vélo qu’on défend ici. C’est un savoir-faire, des emplois et une preuve qu’on peut encore fabriquer en France », souligne Nils Mangold.
La campagne se termine le 9 janvier 2025. « Le temps presse, mais chaque contribution, même modeste, est un pas vers la relance », souligne l’entrepreneur alsacien. Pour participer ou en savoir plus, rendez-vous sur Ulule : https://fr.ulule.com/soutenez-nilman-bicycle/.
Nilman est en danger, mais rien n’est encore joué. Avec l’aide de la communauté cycliste et alsacienne, l’entreprise peut surmonter cette épreuve et continuer à écrire l’avenir du vélo en France.