La législation relative à la sécurité à vélo, et particulièrement au port du casque a évolué en 2017. Mais que dit-elle ? Est-ce obligatoire ? Et le casque est-il réellement plus sûr ?
Avouons-le sans (trop de) honte : avant de partir en balade, on rechigne souvent à porter la main à notre casque de vélo pour le fixer à notre très chère tête; c’est le cas surtout chez les enfants.
Mais posons-nous un instant, car le sujet de la sécurité mérite quelques éclaircissements, n’est-ce pas ? Car d’après des chiffres de l’Observatoire national interministériel de la Sécurité routière (ONISR), « La mortalité en vélo, avec 15 cyclistes tués, atteint son maximum en 2023 ».
Enfants : Les accidents à vélo
En ce qui concerne plus particulièrement les enfants, et pendant une période de 5 ans (2011-2015), 1 178 enfants de moins de 12 ans étaient impliqués dans un accident de vélo, et parmi eux 26 ont été tués, 442 autres blessés ou hospitalisés, et enfin 665 blessés légers.
Enfin, l’immense majorité de ces accidents (91 %) de ces accidents, et 85 % des décès, avaient alors lieu en agglomération. Et toujours selon des chiffres de l’ONISR, datant cette fois de 2015.
Casqué à vélo : obligatoire pour les enfants depuis 2017 !
Certes, avant 2017, des enfants portaient déjà des casques à vélo. Mais la donne a changé à partir du 22 mars 2017, lorsque le port du casque à vélo est devenu obligatoire pour les enfants de moins de 12 ans; et ce, qu’ils soient conducteurs ou passagers.
Le non-respect de cette obligation entraine pour l’adulte transportant à vélo un enfant passager non casqué ou qui accompagne un groupe d’enfants également non protégés, un risque d’amende de quatrième classe, à savoir 135 euros.
Efficacité du casque à vélo : oui, certainement…
Maintenant que ces faits et chiffres ont été mentionnés, posons une question « poil à gratter » : si le port du casque offre une protection, est-il vraiment plus sûr ?
D’abord un fait avéré : Le ministère de l’Intérieur soulignait que, chez les jeunes enfants, les impacts à la tête peuvent causer des traumatismes plus graves que chez les adultes. La Sécurité routière cite une étude de 2011 montrant que le casque réduit le risque de blessures graves à la tête de 70%, et de perte de connaissance de 98% à 0,1%.
Des études récentes confirment ces chiffres, comme celle de 2015 menée en Arizona, où le casque diminue les risques de traumatismes crâniens sévères de 58%. En Europe, 12 pays imposent le casque, avec des seuils d’âge variables selon les législations nationales.
… Mais des études contradictoires
Certaines associations pro-vélo pointent des études contradictoires et vont jusqu’à affirmer que le casque ne protège pas efficacement, voire pourrait être contre-productif. Un argument avancé est que le sentiment de sécurité inciterait les enfants à prendre plus de risques, phénomène confirmé chez les adultes.
Ainsi, une étude britannique de 2005 a également révélé que les automobilistes se rapprochent davantage des cyclistes casqués. Et la FUB (Fédération des Usagers de la Bicyclette), qui milite pour la liberté de choix, cite une enquête montrant que les blessures chez les cyclistes touchent plus souvent les membres que la tête.
Selon ses opposants, le port du casque pourrait dissuader les cyclistes actuels et potentiels, freinant ainsi l’essor de cette pratique. Cela a été observé dans des pays ayant rendu le casque obligatoire pour tous, tels que le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Toutefois, les impacts à long terme de cette mesure restent encore incertains.