Selon une récente étude belge, les accidents de vélo sont principalement causés par des erreurs humaines, en particulier le non-respect des priorités.
Les cyclistes sont-ils vraiment en sécurité sur la route ? Pas vraiment, selon une récente étude menée en Belgique par l’institut Vias. Les accidents de vélo sont en hausse avec plus de 10 735 incidents signalés l’année dernière. Pire encore, 96 cyclistes y ont laissé leur vie, un chiffre record. Alors, qu’est-ce qui cloche ? L’erreur serait humaine dans 65% des accidents. On pourrait penser que seuls les automobilistes sont en cause, mais non ! Les cyclistes eux-mêmes sont souvent responsables. Regardons cela plus en détails.
Une erreur humaine dans 65% des accidents
L’étude de l’institut Vias met en lumière une réalité inquiétante : 65% des accidents impliquant des cyclistes sont dus à des erreurs humaines. Cela signifie que, dans la majorité des cas, ce sont les comportements des usagers de la route, cyclistes inclus, qui sont en cause. On a souvent tendance à blâmer les automobilistes, mais les cyclistes ne sont pas exempts de reproches. En fait, les responsabilités sont partagées de manière presque égale.
Dans 35% des accidents, c’est le cycliste qui est en tort. Par exemple, un cycliste qui grille un feu rouge ou qui traverse un carrefour sans vérifier la présence de véhicules peut causer un accident grave. D’un autre côté, dans 31% des cas, c’est le comportement de l’autre usager de la route qui est fautif. Un automobiliste qui ouvre sa portière sans regarder est un scénario malheureusement trop fréquent. Enfin, environ 15% des accidents résultent d’une responsabilité partagée entre les cyclistes et les autres usagers.
Le non-respect de la priorité, ce fléau
Parmi les nombreuses causes d’accidents de vélo, le non-respect de la priorité ressort comme un facteur clé. Selon l’étude de l’institut Vias, un accident de vélo sur trois est dû à cette négligence. En étudiant 120 accidents, le rapport fait resortir quatre profils d’accidents les plus fréquentes.
- Le cycliste ne respecte pas la priorité (19%) : Dans près d’un accident sur cinq, le cycliste ne respecte pas la priorité. Cela inclut des situations où le cycliste grille un feu rouge ou un stop, ou ne cède pas le passage à d’autres usagers de la route.
- Un véhicule traverse l’infrastructure cyclable et entre en collision avec le cycliste (15%) : Ici, un véhicule motorisé coupe la route du cycliste en traversant une piste cyclable ou un passage pour cyclistes sans vérifier si la voie est libre.
- Le cycliste chute sur un obstacle (15%) : Dans ces cas, le cycliste perd le contrôle de son vélo en heurtant un obstacle sur la chaussée, comme un nid-de-poule, un trottoir élevé, ou tout autre élément dangereux mal signalé.
- Le cycliste se voit refuser la priorité ou n’a pas assez d’espace (15%) : Ce profil concerne les situations où le cycliste a la priorité mais ne peut pas en bénéficier à cause d’autres usagers de la route qui ne la respectent pas, ou parce que l’infrastructure ne lui laisse pas assez d’espace pour circuler en toute sécurité.
Ces profils montrent clairement que le non-respect de la priorité, que ce soit de la part des cyclistes ou des autres usagers de la route, est une cause majeure des accidents. La vigilance et le respect des règles de priorité sont donc essentiels pour améliorer la sécurité des cyclistes.
Infrastructures routières dégradées, risque d’accident augmenté
En dehors des comportements humains, le rôle joué par les infrastructures n’est pas négligeable dans la sécurité des cyclistes. Selon l’étude de l’institut Vias, environ un quart des accidents de vélo sont attribués à des infrastructures défectueuses. Des voies cyclables trop étroites forcent les cyclistes à circuler trop près les uns des autres, ce qui augmente les risques de collisions. De plus, l’absence d’éclairage sur les pistes cyclables constitue un danger significatif, surtout la nuit ou par mauvais temps. Sans une bonne visibilité, les cyclistes ne peuvent pas toujours voir les obstacles à temps pour les éviter.
Les pistes cyclables peuvent également être jonchées d’obstacles dangereux comme des bornes, des poteaux ou des racines d’arbres. Ces éléments peuvent causer des chutes soudaines et graves si les cyclistes ne les voient pas à temps. De plus, les virages serrés et les mauvais entretiens des pistes, avec des nids-de-poule ou des débris, augmentent considérablement les risques d’accidents. Un cycliste qui perd le contrôle de son vélo à cause d’une mauvaise infrastructure peut se retrouver en danger immédiat.
Les inspections réalisées sur 80 lieux d’accidents graves ou mortels montrent que les gestionnaires de voirie doivent accorder une attention particulière à ces aspects pour améliorer la sécurité des cyclistes.
Vers une meilleure prise de conscience collective ?
L’étude approfondie de l’institut Vias démontre que la sécurité des cyclistes est une responsabilité partagée. L’investissement dans des infrastructures dédiées pour les cyclistes est autant un facteur de promotion de l’usage du vélo qu’un élément de sécurité. Encore faut-il qu’elles soient bien pensées et bien entretenues. Les usagers de la route, quant à eux, doivent respecter le code de la route et faire preuve de compréhension mutuelle. Cela est valable aussi bien pour les automobilistes que pour les cyclistes eux-mêmes. Alors, soyons prudents et partageons la route en toute sécurité !