Combien pèse un vélo du Tour de France ?

Dans les arcanes du Tour de France, découvrez les normes de l'UCI qui régissent le poids des vélos. Secrets de performance et limites imposées : décryptons les vélos des courses cyclistes.

Dans le monde du cyclisme professionnel, chaque détail compte, surtout lorsqu’il s’agit d’une compétition aussi prestigieuse que la Grande Boucle…

Outre la personnalisation de ces machines ultra performantes – qui justifie pour les vélos du Tour un prix relativement élevé – l’un des éléments clés qui influence la performance des coureurs est le poids de leur vélo.

Dans cet article, nous allons examiner combien pèse un vélo du Tour de France, ainsi que les réglementations en vigueur sur les vélos des professionnels.

La réglementation de l’Union Cycliste Internationale sur le poids minimum des vélos en cyclisme professionnel

L’Union Cycliste Internationale (UCI) est l’instance mondiale du cyclisme, reconnue par le CIO. Fondée en 1900 à Paris et basée à Aigle, en Suisse, elle rassemble 202 Fédérations Nationales de cyclisme réparties sur cinq continents.

L’UCI a pour missions principales la gestion et la promotion des dix disciplines cyclistes, l’organisation des Championnats du Monde, des Coupes du Monde et d’autres séries, ainsi que l’offre de programmes de solidarité pour aider les cyclistes à atteindre le plus haut niveau. Elle encourage également le développement du cyclisme en tant qu’activité de loisir saine et moyen de transport durable, tout en garantissant l’intégrité du sport, notamment en matière de gouvernance, de développement durable et d’égalité hommes-femmes. L’UCI joue un rôle central dans la régulation, la promotion et le développement du cyclisme à l’échelle mondiale.

Elle fixe notamment les spécifications techniques auxquelles les vélos doivent se conformer pour participer à des compétitions du sport cycliste, telles que le Tour de France. Parmi ces règles, figurent celles concernant le diamètre des roues, la forme de la bicyclette ou encore le poids minimum à respecter.

Ainsi, selon le règlement actuel de l’organisation générale du sport cycliste, « le poids de la bicyclette ne peut être inférieur à 6,800 kilogrammes » (d’après l’article 1.3.019 dans le Chapitre III, section 2, paragraphe 2).

« Le poids de la bicyclette ne peut être inférieur à 6,800 kilogrammes »

D’après le Règlement en vigueur dans l’Organisation générale du sport cycliste

Cette limite technique s’applique aux vélos utilisés sur la route, la piste et dans les épreuves de
cyclo-cross. Elle a été introduite pour la première fois en 2000, afin de garantir la sécurité des coureurs et éviter que les fabricants ne sacrifient la solidité et la durabilité des vélos au profit de la légèreté.

Les matériaux et technologies utilisés pour réduire le poids des vélos

Afin de respecter la limite de poids imposée par l’UCI, les fabricants de vélos de course ont développé des matériaux et des technologies de pointe pour réduire au maximum le poids des vélos… sans compromettre leur qualité ou leur performance. Voici quelques-uns des principaux éléments qui contribuent à alléger un vélo du Tour de France :

Des cadres en fibres de carbone

Les cadres constituent une grande partie du poids total d’un vélo. Pour les rendre plus légers, la plupart des cycles utilisés dans les compétitions professionnelles sont fabriqués à partir de fibres de carbone. Ce matériau présente de nombreux avantages par rapport aux autres matériaux traditionnellement utilisés, tels que l’aluminium ou l’acier. Il est non seulement extrêmement léger, mais également très résistant et rigide, ce qui permet d’améliorer la transmission de puissance entre le cycliste et la roue.

Des roues légères et aérodynamiques en aluminium et / ou carbone

Les roues jouent également un rôle important dans le poids total d’un vélo de course. Pour les alléger, les fabricants utilisent souvent des jantes en fibres de carbone et des rayons en alliage d’aluminium. De plus, les designs aérodynamiques permettent de réduire la traînée, améliorant ainsi la vitesse et l’efficacité globale du vélo.

Pour les compétitions sur route en groupe et les épreuves de cyclo-cross, l’UCI exige que seuls des modèles de roues préalablement approuvés soient utilisés. Ces roues doivent ainsi comporter au moins 12 rayons, qui peuvent être de forme ronde, plate ou ovale, tant que les dimensions de leurs sections n’excèdent pas 10 mm.

Cette réglementation vise à garantir des normes de sécurité et d’équité pour les compétitions, en s’assurant que les roues utilisées respectent des critères spécifiques établis par la règlementation (article 1.3.018).

Les groupes de transmission

Le groupe de transmission, qui comprend les dérailleurs, les leviers de freins et de vitesses, les étriers de frein et la chaîne, est un autre élément clé pour réduire le poids d’un vélo. Les avancées technologiques ont permis aux fabricants de mettre au point des composants ultra-légers, en utilisant des matériaux tels que le titane, l’alliage d’aluminium et la fibre de carbone.

Dans la gamme de transmission, les équipementiers cyclistes Shimano, Campagnolo ou encore SRAM se démarquent sur le marché auprès des cyclistes professionnels.

A noter que pour les courses sur route et les épreuves de cyclo-cross, l’utilisation du pignon fixe est interdite par l’UCI. Il est obligatoire d’avoir un système de freinage qui agit sur les deux roues. Les freins à disques sont par ailleurs permis lors des entraînements et compétitions de route, de contre-la-montre et de cyclo-cross (article 1.3.025).

Quel est le poids d’un vélo d’un coureur du Tour de France ?

Les coureurs du Tour de France utilisent diverses marques et modèles de vélos, adaptés à leurs préférences et aux exigences de chaque étape de la course. Voici quelques exemples de vélos populaires et leur poids approximatif :

• Specialized S-Works Tarmac SL7, du coureur Julian Alaphilippe : environ 6,7 kg
• Trek Emonda SLR, vélo officiel de l’Étape du Tour de France 2022 : avec un cadre de moins de 700 grammes (oui !), il pèse 6,7 kg.
• Giant TCR Advanced SL, choisi par les coureurs spécialistes des courses par étapes, les grimpeurs et les polyvalents comme Simon Yates : proche de 6,9 kg
• Pinarello Dogma F12 d’Egan Bernal et ses coéquipiers : 7,6 kg

Il est important de noter que ces poids sont indicatifs et peuvent varier légèrement en fonction des tailles de cadre, des groupes et des configurations spécifiques choisies par chaque cycliste ou équipe.

Le poids ne fait pas tout !

Ce n’est en effet pas le seul élément permettant aux coureurs du peloton de décrocher l’un des maillots emblématiques du Tour.

D’autres éléments tels que l’aérodynamique, la rigidité du cadre, la qualité des roulements ou encore le confort et la position du cycliste peuvent également avoir un impact significatif sur ses performances. Les coureurs et les équipes doivent trouver le juste équilibre entre tous ces facteurs pour maximiser leur potentiel lors de cette course prestigieuse  !