J’ai participé à ma première course cyclosportive, l’Alsacienne
71 km et 1700 mètres de dénivelé positif. Ça vous parle ? Moi non plus, au début. Pourtant, c'est ce qui m'attendait en m'inscrivant à l'Alsacienne, une cyclosportive très réputée qui se tient chaque année dans les massifs Vosgiens.
Pourquoi me suis-je lancé dans un tel défi, moi le cycliste du quotidien ? Comment se préparer quand on débute dans la course et quel matériel faut-il ? Voici mon retour d’expérience et mes conseils pour ceux qui souhaitent se lancer eux aussi dans l’aventure.
L’Alsacienne : une cyclosportive incontournable
L’Alsacienne, c’est plus qu’une simple course cyclosportive, c’est une véritable institution pour les passionnés de vélo en France. Réputée pour la beauté de ses paysages, mais aussi pour la difficulté de ses parcours, elle attire chaque année des milliers de cyclistes de tous horizons prêts à relever le défi des cols vosgiens.
Avec quatre parcours au choix – dont trois chronométrés – l’Alsacienne propose des distances (de 71 à 170 km) et des dénivelés (de 1700 m D+ à 4200 m D+) qui peuvent sembler vertigineux. J’ai opté pour le parcours de 71 km avec 1700 m de dénivelé, histoire de ne pas trop forcer pour une première expérience. Mais avec ses quatre cols, dont le redoutable col du Haag, ce “petit” parcours est tout sauf facile !
Alors, pourquoi participer à l’Alsacienne quand on n’a jamais fait de cyclosportive auparavant ? Tout a commencé par notre collaboration avec les organisateurs, que nous avons eu la chance d’accompagner pour développer la visibilité de l’événement au-delà de l’Alsace. L’enthousiasme des organisateurs, ainsi que les retours enthousiastes des anciens participants m’ont donné envie de tenter l’aventure.
Avec mon associé Christophe, qui a déjà l’expérience des cyclosportives, on s’est dit que c’était le défi idéal pour cette année. Lui était prêt, moi… pas tellement. Mais c’était justement ça, le défi : découvrir une nouvelle facette du cyclisme, bien loin de mes trajets quotidiens en ville.
La préparation : de cycliste du quotidien à participant d’une cyclosportive
Avant de me lancer dans cette aventure, il a fallu d’abord que je m’équipe sérieusement. Mon bon vieux vélo de ville n’allait clairement pas faire l’affaire pour grimper les cols vosgiens. Heureusement, j’ai pu racheter le gravel de Christophe, un Specialized Diverge Sport, parfait pour la mission : léger et dynamique. Me voilà donc avec une nouvelle monture et quelques mois devant moi pour me préparer.
Côté entraînement, j’ai commencé à rouler mi-mars, avec l’objectif de la course le 30 juin. Grâce aux conseils de Nils Mangold, ancien champion de pignon fixe, j’ai appris l’importance de faire du foncier : accumuler les kilomètres d’abord, faire du fractionné ensuite et enfin travailler le dénivelé. C’est là que j’ai vraiment compris la différence entre une balade tranquille et une sortie sportive : plus que les kilomètres, ce sont les dénivelés et la météo qu’il va falloir affronter.
J’ai également dû compléter mon équipement, des chaussures au cuissard en passant par une trousse de réparation avec mini pompe. Une fois tout ça réuni, il n’y avait plus qu’à enfourcher le vélo et à m’entraîner. Entre sorties dans ma belle plaine d’Alsace et montées de plus en plus exigeantes en Forêt Noire, j’ai peu à peu pris confiance.
Et côté alimentation, j’ai fait attention à manger léger et à éviter les excès, notamment la semaine avant la course. Un dernier conseil qu’on m’avait donné : ne pas trop solliciter les muscles juste avant. Et croyez-moi, j’en ai été bien content le jour J !
Le jour J : entre excitation et appréhension au départ de l’Alsacienne
Le jour de la course, c’était un mélange d’excitation et de stress. Pour être honnête, je ne savais pas trop dans quoi je m’embarquais. En plus, la météo n’était pas de notre côté : la pluie et le froid étaient de la partie après un gros orage la veille. Pas vraiment ce à quoi je m’étais préparé, mais bon, il fallait faire avec. Dès le parking, je suis tombé sur un ancien collègue, ce qui a détendu l’atmosphère. L’ambiance était conviviale, on sentait que tout le monde était dans le même bateau : on allait tous affronter la même galère sous la pluie.
Une fois sur la ligne de départ, l’excitation a pris le dessus. Je roulais en groupe avec quelques amis, ce qui aide beaucoup à se motiver. On s’encourage, on plaisante, mais on sait que ça va bientôt devenir sérieux. Le premier coup de pédale, c’est parti !
Le défi du col du Haag
Et là, les choses sérieuses ont commencé. L’Alsacienne est réputée pour être exigeante, et je n’ai pas été déçu ! Après avoir franchi les premiers cols – Oderen, Bussang et le Page – plutôt tranquillement, je savais que le vrai challenge se trouvait devant moi : le col du Haag. Avec plus de 700 mètres de dénivelé en à peine 10 km, c’était LE morceau redouté du parcours.
Et je peux vous dire que c’était dur. Très dur. Dès la sortie de Saint-Amarin, la pente devient raide et on comprend vite que ce col ne nous fera pas de cadeau. J’avais les yeux rivés sur mon compteur (alors que le paysage tout autour est magnifique), et pourtant, j’avais l’impression de faire du sur-place.
Le plus frustrant ? Voir d’autres participants mettre pied à terre et continuer à pied. L’envie de faire pareil m’a traversé l’esprit plusieurs fois, mais je voulais vraiment aller jusqu’au bout. Heureusement, je roulais aux côtés d’un cycliste que je connaissais, ce qui m’a donné une motivation supplémentaire. Et puis finalement, après ce qui m’a semblé être une éternité, on est arrivés en haut… sous la pluie, dans le froid et le brouillard. Mais on l’a fait !
L’arrivée : entre fierté et soulagement
Une fois le col du Haag derrière moi, je savais que le plus dur était fait. Les 25 derniers kilomètres étaient en descente, et même si la météo ne rendait pas les choses faciles, j’ai enfin pu relâcher la pression. Je pensais pouvoir commencer à vraiment apprécier ce moment. Mais c’était sans compter sur le froid qui commençait à sérieusement s’infiltrer sous mon maillot et la pluie qui, avec la vitesse, donne le sentiment qu’on nous balance des graviers à la figure.
En franchissant la ligne d’arrivée, j’éprouvais un énorme soulagement… et une grande fierté. J’avais réussi à terminer cette course qui, il faut bien le dire, m’avait fait douter à plusieurs reprises. Trempé, frigorifié, mais heureux. Et puis, l’accueil à l’arrivée a été génial. Il y avait une vraie ambiance de camaraderie entre tous les participants, une ambiance qui fait qu’on oublie presque la douleur des jambes et le froid.
Sur le coup, je me suis dit que c’était la dernière fois que je faisais ça… mais en voyant les photos de la course le soir même et les souvenirs revenir, je n’étais plus aussi sûr !
Un sentiment de vide après des mois de préparation
À ma grande surprise, je me suis senti plutôt bien après la course. Pas de grosses courbatures, pas de fatigue écrasante. Je pense que ma préparation physique m’a vraiment aidé à gérer la course et à ne pas trop en faire. Peut-être même un peu trop, car j’avais l’impression d’en avoir encore sous la pédale en arrivant. Mais bon, pour une première cyclosportive, je n’étais pas là pour faire un chrono, juste pour vivre l’expérience.
Après trois mois de préparation intense, il y a quand même eu un petit vide une fois la course terminée. J’avais passé tellement de temps à m’entraîner, à me préparer mentalement, que me retrouver sans objectif concret était un peu étrange.
C’est là que j’ai compris qu’une cyclosportive, ce n’est pas juste une journée, c’est un véritable projet. Il faut s’y préparer, y réfléchir, et surtout, en profiter. Et même si je ne me lance pas dans le cyclisme sportif de manière plus sérieuse, je pense déjà à retenter l’aventure… peut-être dans de meilleures conditions météo cette fois !
- L’Alsacienne : une cyclosportive incontournable
- La préparation : de cycliste du quotidien à participant d’une cyclosportive
- Le jour J : entre excitation et appréhension au départ de l’Alsacienne
- Le défi du col du Haag
- L’arrivée : entre fierté et soulagement
- Un sentiment de vide après des mois de préparation