Galium, le vélo urbain personnalisable made in Alsace

Julien Meyer et son vélo Galium
Julien Meyer vient de lancer Galium Cycles, des “vélos personnalisables urbains qui vous emmènent plus loin”. Découvrons cette jeune marque alsacienne.
Rien ne prédestinait Julien Meyer à devenir fabricant de vélo. Ce jeune Haut-Rhinois de 26 ans n’a pas de carrière de coureur cycliste derrière lui. Il traînait même les pieds quand il fallait accompagner son père lors de ses sorties vélo sur la route des vins ou dans les Vosges. “Mon père est un grand cycliste et il m’emmenait faire du vélo. Sauf que je détestais ça”, nous confie-t-il.
Une idée née à Strasbourg, dans la capitale du vélo
Julien n’a pas fait d’études de mécanique non plus, ni de CQP technicien cycle. Il a fait l’EM Strasbourg, avec une spécialisation en Supply Chain et en achat international. C’est pourtant son arrivée à Strasbourg qui lui donne le déclic. Dans la capitale du vélo, il adopte ce moyen de locomotion économique et très pratique. Et à sa grande surprise, ça lui plaît !
Avec son vélo d’occasion, il se découvre même l’envie de le bricoler pour le réparer mais aussi pour le personnaliser afin qu’il réponde à ses besoins et qu’il soit unique. “Après avoir personnalisé mon premier vélo, mes amis m’ont demandé de personnaliser le leur,” se souvient-il. Julien commence alors à se passionner pour l’objet vélo.
“Mon colocataire remontait tous les jours dans l’appartement le fixie que je lui avais personnalisé. Il le trouvait tellement magnifique qu’à chaque fois qu’il passait devant, il n’avait qu’une envie : rouler avec !” dit-il avec l’œil qui pétille. “Les demandes de personnalisation de plus en plus nombreuses m’ont poussé à développer une vraie solution pour les trajets urbains et de loisirs.” De là naît l’idée de Galium Cycles.

Fixie personnalisé par Julien Meyer
Une fabrication artisanale inspirée par Schmidt Group
Le cursus de l’EM Strasbourg amène Julien Meyer à effectuer un stage de 6 mois à la logistique de Schmidt Group, le premier fabricant français de meubles sur mesure. Là bas, il découvre un savoir-faire industriel unique pour réussir à faire de la personnalisation à grande échelle. “95% des éléments de la cuisine sont standard. La personnalisation, ce sont les 5% restants qui font que l’on a une cuisine sur-mesure”, constate-t-il alors.
Dans l’univers du vélo, l’élément de base est le cadre. “Le point de départ c’est un kit cadre qu’on personnalise avec Galium” indique Julien Meyer. Pour cela, le jeune alsacien a imaginé le cadre parfait, tant dans la forme avec une base arrière qui rappelle le G et le A du logo, que dans sa structure en acier. Pour Julien : “L’acier est un matériau léger et solide, avec la plus grande durabilité dans l’entretien”.
Il a testé des kit cadres venus de Chine, comme pour la plupart des fabricants qui se revendiquent Made in France. Mais il était déçu de la qualité. C’était surtout un non-sens écologique pour lui. L’éco-responsabilité est en effet un élément fondateur de Galium. Julien Meyer s’est donc mis à chercher des kits fabriqués en Europe mais dont la valeur ajoutée était difficile à retranscrire dans le prix final du vélo.
En bon autodidacte, il s’est alors mis à fabriquer son propre cadre à partir de tubes d’acier français. “J’ai beaucoup discuté avec des carrossiers, soudeurs et artisans. J’ai aussi passé des heures à apprendre grâce au web et à des vidéos YouTube,” nous dit-il. Son apprentissage se fait à travers les essais et les erreurs, et c’est ce qui rend son parcours aussi inspirant. “Quand tu perces cinq fois ton cadre, tu apprends de tes erreurs. Le sixième est le bon,” reconnaît-il.
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Un vélo à courroie
L’autre particularité du vélo Galium, c’est l’utilisation d’une courroie à la place de la chaîne traditionnelle. “Quand je réparais des vélos, c’était souvent la chaîne qui posait problème. Elle couinait, elle était détendue, elle cassait,” se souvient Julien. “La courroie ne nécessite pas d’entretien régulier, elle n’a pas besoin d’être lubrifiée et elle offre une meilleure durabilité,” explique-t-il. Pour lui, il s’agit d’une solution idéale pour les citadins pressés qui recherchent à la fois performance et praticité.
Le moyeu arrière intègre ainsi les vitesses. Fourni par Shimano, c’est l’un des rares composants qu’il n’a pas pu sourcer en Europe. Pour le reste, ses fournisseurs sont principalement français, espagnols ou italiens.

Le prototype du vélo Galium, un vélo en acier made in Alsace
La personnalisation de son vélo urbain
Après plus de 2 ans de recherche et développement, Galium Cycles est désormais prêt à lancer ses premiers modèles personnalisés. Et non sur-mesure. La différence est de taille par rapport à des fabricants comme Cyfac, Cattin ou le fabricant strasbourgeois Manivelle.
Là encore, Julien Meyer s’inspire de son expérience chez Schmidt Group. C’est le client qui va co-concevoir son vélo en ligne à l’aide d’un simulateur 3D et de son kit cadre maison, décliné en trois niveaux de personnalisation : un single speed / fixie d’environ 8 kg, idéal pour le citadin, un vélo urbain avec 8 vitesses intégrées dans le moyeu et un moyeu 14 vitesses pour le vadrouilleur ou pour les voyages à vélo.
Le futur client peut également choisir ses roues avec des pneus de 28 mm à 40 mm, son guidon (cintre recourbé façon gravel, droit ou typé hollandais) et sa selle (sport ou confort). Puis vient l’étape où le vélo devient unique avec la personnalisation esthétique, le dada de Julien. L’outil permet de sélectionner 6 zones pour mettre le logo, une couleur principale et une couleur secondaire parmi 30 teintes différentes ainsi que le type de transitions entre les couleurs. Il y a plus de 50 000 possibilités !
“La peinture demande le plus de gestion” reconnaît toutefois Julien, “car je laisse le libre choix à l’utilisateur”. Pour cela, il a investi dans sa propre cabine de peinture dans son atelier de Riquewihr.

Julien Meyer dans son atelier de fabrication à Riquewihr
Pré-commandes et ambitions de Galium : un futur prometteur
Les précommandes de ces vélos d’exception sont déjà lancées avec un prix de lancement à 3 080 €. A ce tarif, Julien ne gagne presque pas d’argent. Mais pour cette étape, il vise un objectif presque utopiste : faire plaisir aux utilisateurs de ses vélos avant tout. Les premières livraisons sont prévues pour juin 2024.
Au démarrage, Julien mise plutôt sur la qualité plutôt que la quantité et tisser des liens avec ses premiers clients. “À ce stade, je veux surtout poser les briques sur mon marché pour améliorer mon vélo selon les feedbacks des utilisateurs,” explique-t-il. Et d’ajouter : “Je peux fabriquer entre 4 et 6 vélos par mois.” Pas de précipitation donc pour cette start-up.
A termes, la gamme sera proposée à partir de 2 600 € pour le fixie / single speed, 3 700 € pour le modèle à 8 vitesses et 5 000 € pour le modèle plus haut de gamme à 14 vitesses. Une version électrique est-elle prévue ? “Pas pour le moment”, indique Julien qui attache beaucoup d’importance à proposer un vélo poids plume qui rend l’assistance électrique quasiment inutile. “L’électrique pose aussi la question de la durabilité à cause de la batterie” insiste par ailleurs le jeune entrepreneur à la fibre écoresponsable.

Julien Meyer et son vélo Galium
La mission de Galium ne se résume pas à la simple fabrication de vélos. Au-delà de l’objet, c’est un style de vie, une manière de concevoir la mobilité urbaine qui se dessine. A l’image de l’énergie cycliste qui imprègne Strasbourg, Julien veut que chaque tour de pédale soit un pas de plus vers un avenir plus durable. La promesse d’aller plus loin n’est donc pas uniquement dans les kilomètres parcourus. Est-ce que Galium y parviendra ? On le souhaite et on a hâte de tester son vélo !