Emploi dans le vélo : que révèle la première étude du secteur ?
Alors que la filière vélo en France vise les 100 000 emplois d’ici 2030, une première étude dresse un portrait clair de l’état actuel du marché de l’emploi dans ce secteur.
Basée sur l’enquête auprès de 67 employeurs, cette étude réalisée par Le Job Vélo et Weelz met en lumière les opportunités et les défis auxquels fait face la filière vélo, avec des recrutements en croissance, mais encore de nombreuses difficultés, notamment sur les postes techniques et en magasin.
Les principaux apprentissages sur l’emploi dans le vélo
Un secteur porté par des PME… souvent bien ancrées
Le marché de l’emploi dans le vélo en France repose majoritairement sur des petites et moyennes entreprises. Contrairement à l’idée d’un secteur jeune et émergent, 36 % des entreprises interrogées affichent plus de 10 ans d’ancienneté. Ces PME ne sont donc pas toutes des start-ups fraîchement créées, mais bien des acteurs installés qui contribuent à la solidité de la filière. C’est un secteur stable, où l’innovation côtoie l’expérience.
Des recrutements dynamiques, mais la pénurie guette
Du côté des embauches, les signaux sont au vert. En moyenne, chaque entreprise interrogée prévoit 5 recrutements en 2024. Un chiffre encourageant qui témoigne de la croissance continue du secteur. Mais tout n’est pas rose pour autant : certains métiers restent difficiles à pourvoir. Les postes techniques et commerciaux, qui nécessitent une présence sur le terrain, sont les plus touchés par la pénurie de candidats qualifiés.
Des recrutements rapides mais des obstacles persistants
Bonne nouvelle : les processus de recrutement dans la filière sont relativement rapides. En moyenne, un mois suffit pour boucler un recrutement. Mais, malgré cette efficacité, une grande majorité des employeurs reconnaissent avoir du mal à trouver les talents dont ils ont besoin. En cause ? Des salaires jugés trop faibles par les candidats, un point qui reste le nerf de la guerre.
La diversité encore en retrait
L’un des points faibles mis en lumière par l’étude concerne la place des femmes dans la filière. Elles sont encore sous-représentées, notamment dans les métiers techniques. Pourtant, quelques initiatives émergent pour favoriser l’inclusion et attirer des profils diversifiés, même si l’impact de ces démarches reste encore limité.
Des recommandations pour faire bouger les lignes
Face aux défis identifiés, l’étude ne se contente pas de dresser un constat. Elle propose aussi des 12 recommandations concrètes pour améliorer la situation de l’emploi dans le secteur du vélo, que ce soit du côté des employeurs, des candidats ou des acteurs institutionnels. Voici quelques pistes à explorer.
Pour les employeurs : repenser le recrutement et valoriser les atouts
La première recommandation invite les entreprises à revoir leur définition de l’expérience. L’idée que seuls ceux qui ont « X années dans le monde du vélo » sont qualifiés pourrait freiner les recrutements. Pourquoi ne pas ouvrir la porte à des profils différents, issus d’autres secteurs, mais tout aussi motivés et passionnés ?
Une autre piste : repenser l’organisation du travail. La semaine de quatre jours est-elle vraiment impossible dans les ateliers de réparation ou les magasins ? Pas si sûr. Ce genre d’initiatives peut faire la différence pour attirer des talents en quête d’équilibre entre vie pro et perso.
Enfin, il est temps de s’attaquer au sujet de la diversité. L’étude suggère aux employeurs de s’interroger sur l’attractivité de leur environnement pour les femmes et les personnes issues de parcours variés. Un simple test ? Demandez à vos proches de vous donner leur avis. Ce type d’audit informel peut mettre en lumière des améliorations simples à mettre en œuvre.
Pour les candidats : soyez audacieux !
Côté candidats, l’étude conseille d’oser. La motivation est souvent la clé : 85 % des employeurs privilégient la motivation au CV parfait. Donc, préparez vos entretiens avec soin, et surtout, soyez vous-mêmes.
L’importance des réseaux n’est pas à négliger non plus. Avec 58 % des recrutements effectués via des recommandations internes, il est essentiel de soigner ses contacts et de rester en lien avec le milieu.
Et pour ceux qui hésitent à se lancer dans la filière vélo, l’étude rappelle que le job parfait n’existe pas. Identifiez vos priorités et soyez prêts à proposer des évolutions, car le secteur évolue et se montre de plus en plus flexible.
Du côté des institutions : un accompagnement nécessaire
Les recommandations s’adressent aussi aux pouvoirs publics et aux organismes de formation. Il est essentiel de valoriser la filière vélo et de la rendre plus attractive. Cela passe par l’augmentation des places en formation chaque année et la création d’espaces d’échanges pour favoriser les rencontres et la collaboration au sein du secteur.
En parallèle, il serait utile de mettre en avant des témoignages concrets, que ce soit de professionnels déjà en poste ou de parcours réussis dans la diversité et l’inclusion. Ces exemples peuvent inspirer et donner envie aux jeunes (et moins jeunes) de rejoindre la filière.
Retrouvez l’étude complète ici.
- Les principaux apprentissages sur l’emploi dans le vélo
- Un secteur porté par des PME… souvent bien ancrées
- Des recrutements dynamiques, mais la pénurie guette
- Des recrutements rapides mais des obstacles persistants
- La diversité encore en retrait
- Des recommandations pour faire bouger les lignes
- Pour les employeurs : repenser le recrutement et valoriser les atouts
- Pour les candidats : soyez audacieux !
- Du côté des institutions : un accompagnement nécessaire