Avec 3400 vélos-cargos en exploitation et des coûts divisés par huit, la cyclologistique a le vent en poupe.
Le 10 décembre 2024, l’association Les Boîtes à Vélo – France a dévoilé son 3e Observatoire des cyclomobilités professionnelles. Avec 3400 vélos-cargos en activité et un secteur en pleine croissance, l’étude met en lumière les chiffres clés et les enjeux de cette alternative écologique et économique à la logistique traditionnelle. Alors, pourquoi la cyclologistique s’impose-t-elle comme l’avenir de nos centres-villes ?
La cyclologistique : des chiffres qui marquent une dynamique
Selon l’Observatoire 2024, la France recense 3400 vélos-cargos en exploitation, dont 84 % dédiés aux activités de cyclologistique. Ces flottes se concentrent principalement dans les grandes agglomérations : l’Île-de-France, avec 1450 unités (dont 76 % à Paris intramuros), domine, suivie de l’Auvergne-Rhône-Alpes (570 unités, principalement dans le Rhône).
En termes de véhicules, le tricycle ou triporteur s’impose comme la catégorie la plus utilisée, représentant 47 % des flottes, contre 29 % pour les biporteurs et 13 % pour les remorques. Les vélos électriques compacts et classiques, bien que moins présents, conservent une place stable avec 11 % du total.
Une alternative rentable et écologique
Les bénéfices économiques et environnementaux du vélo-cargo sont indéniables. Selon l’étude, la cyclologistique coûte jusqu’à huit fois moins cher que la livraison par véhicules utilitaires légers (VUL). En matière d’écologie, les émissions de gaz à effet de serre sont 15 fois inférieures, et l’espace foncier utilisé est réduit de 90 %.
« La cyclologistique répond à la fois aux enjeux environnementaux et aux contraintes urbaines, tout en offrant une solution économiquement viable », souligne Les Boîtes à Vélo – France.
Chaque vélo-cargo parcourt en moyenne 24 km par jour et transporte jusqu’à 117 kg de marchandises. Ces chiffres, adaptés aux besoins de la logistique du dernier kilomètre, en font une alternative de choix dans des centres-villes souvent saturés.
Des perspectives prometteuses malgré les défis
Malgré des coûts d’entretien annuels oscillant entre 2000 € et 6000 € en raison d’une utilisation intensive, le secteur affiche une forte dynamique. Près de 83 % des entreprises interrogées prévoient une croissance de leur chiffre d’affaires, et 47 % envisagent de recruter.
Cependant, certaines limites subsistent, notamment le caractère saisonnier de la demande dans les secteurs du commerce et des services. Ce défi pousse de plus en plus d’entreprises à envisager la mutualisation de leurs flottes de vélos-cargos.
Le rôle clé des collectivités dans cette transition
L’Observatoire insiste sur l’importance du soutien des collectivités locales. « Les collectivités ont un rôle déterminant à jouer dans l’accompagnement de la création de cyclo-entreprises, tant dans le soutien financier, matériel et infrastructurel que dans la mise en réseau de l’écosystème », rappelle l’association.
En encourageant les initiatives locales et en développant des infrastructures adaptées, les collectivités peuvent faciliter l’intégration du vélo-cargo dans les stratégies logistiques des PME et grandes entreprises.
Un modèle à la croisée des enjeux de demain
Avec ses avantages économiques, écologiques et logistiques, la cyclologistique s’impose comme une solution d’avenir. En réduisant les coûts et l’impact environnemental tout en augmentant l’efficacité urbaine, elle transforme nos centres-villes. Grâce à des études comme celle des Boîtes à Vélo, les entreprises et les collectivités disposent désormais d’une boussole pour poursuivre cette transition modale avec succès.