Le double sens cyclable : une solution pour favoriser la mobilité à vélo en ville

Découvrez le double sens cyclable, un aménagement clé pour booster la mobilité urbaine à vélo et garantir la sécurité des cyclistes.

Le double sens cyclable, également appelé sens unique limité (SUL) chez nos voisins belges, fait partie des aménagements urbains permettant d’encourager le développement de la pratique du vélo en ville et d’améliorer la sécurité des cyclistes. Il s’agit d’un dispositif qui autorise les deux-roues non motorisés à circuler dans les deux sens sur une voie pourtant réservée en sens unique aux autres usagers. Découvrez comment fonctionne cet aménagement et quels sont ses avantages pour les usagers de la route.

Principe et fonctionnement du “sens interdit vélo”

Un double sens cyclable (DSC) est un type d’aménagement prévu par l’article R110-2 du code de la route qui permet aux cyclistes de circuler légalement dans les deux sens sur une voie de circulation dite “à sens unique” pour les autres véhicules.

En d’autres termes, il s’agit d’une rue à sens unique pour les voitures, mais où les vélos peuvent aller et venir librement, circulant ainsi à contre-sens des automobiles, camions et autres engins motorisés.

Double sens cyclable : que dit le code de la route ?

La réglementation française concernant les double sens cyclables (DSC) a évolué au fil des années afin de favoriser la pratique du vélo en milieu urbain tout en garantissant la sécurité des usagers de la route.

Tout commence avec le décret du 30 juillet 2008 qui modifie l’article R.110-2 du code de la route pour introduire la zone de rencontre et généraliser le DSC dans les zones 30 et de rencontre, sauf décision contraire de l’autorité locale. Ces modifications législatives ont posé les bases d’une intégration plus sûre et plus efficace des cyclistes dans le flux de circulation urbaine.

L’évolution de la réglementation a continué avec le décret du 2 juillet 2015, introduisant l’article R.412-28-1 stipulant que les chaussées sont à double sens pour les cyclistes lorsque la vitesse maximale autorisée est inférieure ou égale à 30 km/h, sauf décision contraire de l’autorité locale.

Il y a donc aujourd’hui quatre types de double sens cyclable prévus :

• La cohabitation en zone 30, zone de rencontre et aire piétonne,
• Les bandes cyclables à contresens,
• Les pistes séparées à contresens,
• Les couloirs bus à contresens.

Une rue à sens unique avec un double sens cyclable

Comment reconnaître un double sens cyclable : les panneaux à connaître

Pour signaler la présence d’un double sens cyclable, l’autorité compétente met en place une signalisation spécifique. Il s’agit généralement de panneaux de signalisation verticaux indiquant « Sens interdit sauf vélos » (panneau M9v2) ou « Sens interdit sauf bus et vélos », accompagnés de marquages au sol avec des pictogrammes de vélos. Ces panneaux sont placés à chaque extrémité de la portion de voie concernée, ainsi que sur les intersections.

Toute autre indication est optionnelle, notamment le panneau C24a qui est installé lorsqu’une voie est à sens unique pour les véhicules motorisés, mais ouverte à la circulation pour les cyclistes dans les deux sens.

Panneau C24a ou double-sens cycliste

Règles de circulation pour les cyclistes dans un double sens cyclable

Les usagers en vélo empruntant un DSC doivent circuler à droite du sens autorisé pour les autres véhicules, c’est-à-dire près de la ligne médiane de la chaussée si celle-ci est présente, ou bien près du côté droit s’il n’y a pas de ligne séparatrice.

Les cyclistes doivent également respecter les priorités et la signalisation appliquées sur ces voies spécifiques, notamment lorsqu’ils croisent ou dépassent d’autres usagers, comme les piétons ou les véhicules motorisés remontant la file par exemple.

Avantages et bénéfices du double sens cyclable pour la mobilité urbaine

L’implantation de double-sens cyclables dans les zones urbaines présente plusieurs avantages pour les cyclistes en terme de mobilité :

• Des itinéraires plus directs : en permettant aux vélos de circuler dans les deux sens sur les voies à sens unique, on facilite leurs déplacements en leur offrant des trajets plus courts et donc plus rapides.
• Une sécurité renforcée : les études montrent que ce type d’aménagement réduit le risque d’accidents entre les conducteurs de véhicules motorisés et les cyclistes, notamment en incitant les automobilistes à réduire leur vitesse et en augmentant la visibilité des deux-roues.
• Un encouragement de la pratique du vélo : les DSC facilitent et sécurisent le trajet des utilisateurs de bicyclettes, notamment pour les déplacements domicile-travail ou scolaires, ce qui est propice à l’évolution d’une mobilité douce et durable.

De plus, les double-sens cyclables présentent également des avantages indirects pour les autres usagers de la route tel que :

• Une baisse de la congestion routière : en favorisant l’usage du vélo, on contribue à diminuer le nombre de voitures en circulation, ce qui permet alors de réduire les embouteillages et les problèmes de stationnement.
• Une amélioration de la qualité de l’air : moins de véhicules motorisés signifie également une diminution des émissions polluantes dans l’atmosphère, ce qui est bénéfique pour l’environnement et la santé publique.

Challenges et limites des double-sens cyclables

Cependant, mettre en place des double-sens cyclables dans certaines rues n’est pas toujours évident et peut entraîner quelques situations à risques, surtout par méconnaissance des règles.

Les contraintes d’aménagement liées à la largeur des chaussées

La mise en place des double-sens cyclables n’est pas limitée par la largeur de la chaussée ou le niveau de trafic, même si des considérations spécifiques doivent être prises en compte pour les chaussées inférieures à 3,50 m.

Si certaines voies ne possèdent pas assez d’espace pour accueillir un double sens cyclable dans de bonnes conditions, il peut être nécessaire de modifier leur aménagement en supprimant des places de stationnement ou en réduisant le nombre de files pour les autres véhicules.

En Belgique, par exemple, la largeur minimale de la chaussée pour un DSC est de 3 mètres. La FFVélo recommande, dans les rues étroites, d’opter pour des logos/flèches au sol plutôt que des bandes cyclables.

L’adaptation aux comportements routiers pour limiter les dangers

Si la circulation à contre-sens des vélos est fréquente et tolérée dans plusieurs pays européens, elle peut susciter certaines craintes chez les automobilistes notamment s’ils n’y sont pas habitués. Et aussi des situations dangereuses pour les cyclistes. Il est donc important d’accompagner ces changements par une communication adaptée auprès de tous les usagers de la route.

Cela passe notamment par un renforcement de la signalisation, tant verticale qu’horizontale, qui est souvent nécessaire aux intersections et aux accès d’immeubles. Les automobilistes comme les piétons, pas toujours conscients de la présence des cyclistes, peuvent être surpris par ceux circulant à contresens.

Bref, l’implantation de zones de double sens cyclable contribue indéniablement à promouvoir et sécuriser l’utilisation du vélo en milieu urbain, améliorant ainsi la mobilité quotidienne de milliers d’usagers. Il reste toutefois encore un peu de travail pour sensibiliser tous les usagers de la route (piétons, automobilistes et cyclistes notamment) et assurer un aménagement adapté pour en faire un dispositif sûr et pratique.

FAQ

Est-ce que les cyclistes peuvent rouler en sens interdit ?

Les cyclistes peuvent circuler en sens interdit uniquement dans les zones désignées comme double sens cyclable, signalées par un panneau “Sauf vélos” sous le panneau de sens interdit, en zone 30, en zone de rencontre et dans les aires piétonnes,

Est-ce que les pistes cyclables ont un sens ?

Les pistes cyclables peuvent avoir un sens unique ou être bidirectionnelles. Leur sens est généralement indiqué par des panneaux de signalisation.

Qui a la priorité entre un vélo et une voiture ?

En général, il n’y a pas de priorité particulière pour les vélos sur la voie publique. La priorité dépend pour tous les usagers des règles de circulation locales et des panneaux de signalisation. Par exemple, dans un carrefour, les véhicules venant de droite ont souvent la priorité, qu’ils soient une voiture ou un vélo.